24.3.11

Les murs de Philly

La nostalgie de Philadelphie, l'envie de me téléporter (ou d'avoir le budjet-air-line)..Quelle heure est-il là-bas? Que font ces gens que j'ai rencontré et aimé? A mon grand désespoir, je crois que mon anglais s'est volatilisé en l'absence de pratique..et oh combien j'aime cette langue! J'ai d'ailleurs un site fabuleux d'audio-book lus par des passionnés, les pistes sont à télécharger gratuitement ! Que de bonheur... :))) C'est fou l'effet que me fait cette langue (autant l'anglais que l'américain d'ailleurs) j'aimerais tellement m'y immerger..un jour c'est sur..pour le travail, je voyagerais par là-bas... Ah je me perds dans mes réflexions..pour accéder au site clickez ici , je vous l'ai mis sur ma lecture préférée...j'en perds mes sens...tant j'aime cette lecture, son fond, sa forme..

Concernant les murals de Philly, je vous ai trouvé cet article, je me permets de vous le copier il n'y avait pas de partage possible direct sur Blogger, la source est indiquée à la fin :) Et le mur de Bondy puis Philadelphien sont bien ceux sur lesquels, avec mes amis bulledoxiens nous avons laissé trace de pinceaux (sans coulure de peinture) :) Que de souvenirs, aux couleurs si vives et déjà trop lointaines...

Je vous embrasse, et vous souhaite un excellent week end!

"Avec ses quelque 3 000 fresques ornant ses rues, ses façades, ses parkings et autres murs aveugles, Philly est aussi la capitale des " Murals ". The Peace Wall[le mur de la paix], entre la 29e rue et Wharton Street, ou l'immense Jackie Robinson en pleine action en hommage au célèbre joueur de baseball sur Broad Street ou encore Philadelphia On a Half Tank, sur Penrose Avenue sur un réservoir de pétrole dans une zone industrielle, sans oublier celle qui fut longtemps la plus grande, peinte sur un immeuble de huit étages, Common Thread, au croisement de Broad et Spring Garden Streets : autant d'œuvres, parmi les plus célèbres, que les passants peuvent admirer librement et qui font de la ville une vaste galerie d'art à ciel ouvert.

Des tours à bord de trolleybus sont même organisés en compagnie de spécialistes qui dévoilent à leurs passagers l'histoire et les secrets de fabrication d'une trentaine de fresques. Chaque semaine, la visite aborde un quartier différent de la ville, histoire d'offrir un panorama complet du muralisme philadelphien. Lancé en juin dernier, le Mural Mile propose, pour sa part, un itinéraire regroupant dix-sept peintures murales les plus emblématiques du centre-ville, que l'on parcourt à pied, en une heure et demie, toujours en compagnie d'un guide.

Les plus indépendants, quant à eux, peuvent télécharger gratuitement la visite podcastée ou consultable à partir d'un téléphone mobile, réalisée à l'aide d'explications des artistes eux-mêmes ou de commentaires des habitants des quartiers ayant participé à leur création. A moins qu'ils ne préfèrent tout bonnement flâner le nez en l'air en suivant l'itinéraire version Google Map.

À l'origine, le Mural Arts Program (MAP) faisait partie d'une initiative lancée en 1984 par le maire de l'époque, Wilson Goode, pour combattre les graffitis qui envahissaient les murs de la ville. Il s'agissait d'impliquer de jeunes délinquants pour nettoyer ou recouvrir les tags, tout en essayant de recréer le tissu social, particulièrement mis à mal dans les quartiers noirs, abandonnés à leur sort et bien souvent théâtre de violentes émeutes.

Pour cela, une artiste fut appelée à la rescousse : Jane Golden, alors fraîchement diplômée de Stanford, elle-même fille d'artistes nourrie aux murales de Diego Rivera. Et si le programme a si bien réussi au point de devenir aujourd'hui un élément incontournable de la politique socio-culturelle de la ville, c'est essentiellement grâce à la vision éclairée, au dynamisme et à l'engagement indéfectible, malgré une maladie chronique débilitante, de cette femme à la fois frêle et débordante d'énergie.

La directrice exécutive du MAP est incontestablement l'âme et le moteur de cette organisation, dont le statut est un savant mélange entre l'association à but non lucratif et l'organisme public, financée à 40% par la municipalité. " Art saves life "(l'art sauve la vie) se plaît à répéter Jane Golden, qui voit dans la peinture murale "une fabuleuse opportunité de ramener de la beauté et du respect au sein d'une communauté ". " Dans les quartiers défavorisés, les gens perçoivent les graffitis comme un symbole d'impuissance. Le fait que chaque surface extérieure soit recouverte de graffitis leur rappelle que leur quartier échappe à tout contrôle. Une fresque représentant un magnifique paysage est le signe que les gens se sentent concernés et que les choses peuvent changer. Une cascade peinte sur trois étages peut donc redonner confiance aux gens. C'est une déclaration politique ", explique cette activiste convaincue dans Philadelphia Murals and the Stories TheyTell, un très beau livre qui retrace l'histoire des fresques de la ville, qu'elle a co-écrit avec Robin Rice et Monica Yant Kinney.

Grâce au MAP, ce sont entre 100 et 150 peintures murales qui sont ainsi réalisées chaque année. L'organisme coordonne les demandes soumises par les associations de quartier, les écoles, les services publics, voire des entreprises ou des commerçants désireux d'embellir et dynamiser leur environnement. Le projet est alors confié à un artiste qui intervient main dans la main avec la population locale pour exécuter la fresque. Car si la qualité de l'œuvre est certes importante, le but est avant tout d'impliquer les habitants, notamment les jeunes, dans un travail d'équipe destiné à revaloriser leur quartier. Une forme de thérapie sociale, en quelque sorte.

Et ça marche ! En 25 ans d'existence, pas une seule des fresques réalisées par le MAP n'a été vandalisée. Quant aux tags, à défaut de disparaître complètement, ils ont nettement reculé. Quelque 3000 jeunes, issus de milieux dits " à risque " sont inscrits au MAP pour suivre des cours de dessin après l'école et participer à la réalisation des peintures murales.

Le succès du MAP est tel que Philadelphie exporte désormais son modèle dans d'autres villes du monde, en Irlande, en Indonésie et surtout dans les banlieues françaises, à Bagnolet, Bondy et Villiers-le-Bel. L'été dernier, trois artistes américains, David McShane, Paul Santoleri et Emilie Ledieu, ont ainsi passé plusieurs semaines à la périphérie de Paris pour aider les jeunes artistes français, aidés par les municipalités, à s'emparer de l'expérience philadelphienne et l'adapter à leur réalité. Pari réussi puisque Bagnolet inaugurait en juillet 2009 une fresque réalisée sous la houlette de l'artiste local Psychoze en hommage aux frères Guénot, les deux médaillés de lutte gréco-romaine aux JO de Pékin, sur le mur de leur immeuble ; suivi par le collège Martin Luther King de Villiers-le-Bel et sa peinture murale à la gloire du pasteur noir et leader du Mouvement pour les droits civiques ; puis par l'école maternelle Terre-Saint-Blaise de Bondy.

Mais la vocation artistique de Philadelphie ne s'arrête pas là. La ville compte encore bien des lieux d'exception pour les amateurs d'art. Il y a bien sûr le Philadelphia Museum of Art, avec son imposante collection d'art des XIXe et XXe siècles (Manet, Monet, Pissarro, Renoir, Degas, Delacroix, Cézanne,Van Gogh, Picasso… ils sont tous là), sans oublier la plus importante collection d'œuvres deMarcel Duchamp au monde.

Sa façade de style Greek Revival et son escalier monumental rappelleront sans doute quelque chose aux fans de Rocky : c'est sur ses marches, en effet, queSylvester Stallone vient s'entraîner inlassablement. Non loin de là se tient le Rodin Museum, qui abrite la plus grande collection de sculptures, de dessins et d'aquarelles du maître hors de France. Toujours sur Benjamin Franklin Parkway, une large avenue reliant Fairmont Park au City Hall et où se concentrent les plus importants musées de la ville, la Fondation Barnes devrait emménager son précieux trésor dans un nouvel édifice en 2012, plus central et surtout plus accessible que son siège actuel à Merion dans une banlieue résidentielle de Philadelphie. Ah, la Fondation Barnes ! 181 Renoir, 69 Cézanne, 59 Matisse, 4 Manet, 4 Monet, 6 Seurat, 11 Degas, 7 Van Gogh, 16 Modigliani, 18 Douanier Rousseau ou encore 46 Picasso et 21 Soutine, parmi tant d'autres… Jamais une telle concentration de chefs-d'œuvre réunie en un seul lieu n'a été aussi fascinante. Une vraie caverne d'Ali Baba ! Le bon Docteur Barnes a fait fortune en mettant au point et en commercialisant un antiseptique, l'Argyrol, qui lui permit ensuite de se consacrer à sa passion pour l'art, et notamment la peinture française.

Enfin, la ville s'apprête à créer l'événement en lançant le Festival International desArts de Philadelphie (PIFA), du 7 avril au 1er Mai 2011, un rendez-vous qui devrait devenir annuel. Doté d'un budget de 10 millions de dollars, ce festival entend célébrer la créativité, l'innovation et le mélange des genres : musique (hip-hop, classique, opéra, jazz, pop, monde), danse, arts visuels, théâtre, mode, arts du cirque, arts culinaires, cinéma, architecture, art de la marionnette…il y en a pour tous les goûts.

Cette première édition fera la part belle à la French Touch puisqu'elle aura pour thème le " Paris des Années 1910-1920 ", époque d'une grande effervescence artistique qui insuffla un vent de renouveau à toutes les formes d'art. L'un des temps forts du festival aura lieu au Kimmel Center qui, du reste, abritera bon nombre des manifestations prévues : c'est sur sa façade que sera projetée numériquement, en avant-première, la fresque intitulée How Philly Moves.

Réalisée avec le MAP, cette vaste peinture murale, composée à partir de milliers de photos de danseurs prises par l'artiste d'origine française JJ Tiziou, ornera ensuite une surface de 4 500 mètres carrés face à l'aéroport de Philadelphie. La " cité de l'amour fraternel " ne pouvait pas rêver d'un meilleur accueil, placé sous le signe de son dynamisme artistique, pour souhaiter la bienvenue à ses visiteurs."

Régine Cavallaro
SOURCE: http://www.lemonde.fr/voyage/article/2010/10/13/philadelphie-la-cite-qui-aime-les-arts_1423520_3546.html

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